Voici un article sur la présence à l’instant présent en coaching, extrait de notre livre « coaching de l’énergie ».

Qu’est-ce que la présence à l’instant présent ?

Pour qu’il y ait relation entre le client et vous, il faut déjà que vous soyez là, vous-même ! Comment voulez-vous être en relation, être « dans » la relation avec l’autre, si vous êtes tellement décorellé de votre vraie nature, tellement désinvesti de votre corps, tellement désincarné de l’instant présent, qu’on pourrait dire que la qualité de votre présence est faible, un peu comme si vous n’étiez pas vraiment là… Dans un entretien de coaching par exemple, si vous n’êtes que dans votre tête, vous vous coupez en partie de vos émotions et de vos sensations, et vous n’êtes là qu’au tiers de vous-même (en admettant qu’on divise l’énergie en trois tiers : 1/3 pour l’attention accordée au corps, 1/3 pour les émotions et les sentiments, 1/3 pour la tête). Si, d’un autre côté, vous vous laissez embarquer par vos émotions, vous ne maîtrisez plus votre propre corps, vos pensées sont altérées, vous êtes sur déterminés par des réactions à la fois psychologiques et hormonales, qui vous font décider n’importe quoi. « Vous » n’êtes pas vraiment là non plus : des réactions en vous (qui ne sont pas vous) pilotent la relation, qui glisse immanquablement vers des communications creuses. Et c’en est fini des relations vraies, sur lesquelles comptait le coaching pour faire évoluer le client.

Une relation de coaching saine et forte

Si vous voulez que la relation de coaching soit saine, il faut que vous soyez présent, avec votre attention éveillée, au niveau de la tête pensante, au niveau du coeur vibrant, et au niveau du corps sensible. Alors votre écoute sera complète sur les trois niveaux (voir : niveaux d’écoute). Pour travailler la qualité de votre Présence et développer des relations vraies, vous devez lâcher prise sur le résultat pour mieux accepter l’instant présent, avec TOUT ce qu’il contient, sans restriction. C’est probablement le chemin d’une vie d’y parvenir. Mais, en chemin, vous découvrirez qu’il y a en quelque sorte deux espaces distincts à l’intérieur de vous-même :

Présence à soi-même dans l’écoute

En coaching, avec l’écoute flottante (ou écoute systémique), nous expérimentons une autre manière d’être là et de cultiver des relations vraies, une manière d’offrir un miroir à la fois, bienveillant, chaleureux et impitoyable au client :

Précision : Ce n’est donc pas le coach qui est impitoyable, mais le miroir. Pour sa part, un coach n’est qu’amitié et accueil : rien d’impitoyable !

Rester simplement soi-même

Pas besoin de devenir moine bouddhiste, lama tibétain ou maître de yoga pour être simplement là, présent « maintenant » auprès de votre client, sans intention et sans projet, dans une posture d’accompagnement, proche et chaleureuse. Dans cet instant vous êtes bien plus vaste qu’un homme ou une femme, un coach ou un client, une personne en forme ou une personne fatiguée, etc… Toutes ces étiquettes mentales sont des considérations extérieures, qui n’ont rien à voir avec l’expérience immédiate d’être là, juste là, sans aucun commentaire intérieur… Entrer dans cet état de Présence est assez difficile, non pas parce que c’est « compliqué » mais au contraire parce que c’est trop simple pour pouvoir en faire une préoccupation mentale. Ce n’est pas un problème à adresser, il n’y a donc pas de solution à trouver puisque c’est en soi une solution… Ce n’est pas non plus quelque chose à « faire », comme s’il s’agissait par exemple d’un plan de conscience à explorer ou « conquérir ». C’est un état qui est déjà là, tout le temps, sous le niveau ordinaire des préoccupations diverses du quotidien. On peut laisser émerger cet état de présence quand on cesse de le parasiter avec des agitations (nombreuses et variées). Et il n’y a pas besoin de se contrôler pour empêcher les agitations, il suffit de « voir » ces agitations pour ce qu’elles sont (des mouvements à la surface de la conscience, comme des vagues à la surface de la mer), ne pas les manipuler, ne pas les commenter, juste les voir et ne pas s’y identifier. C’est une façon de les accueillir et de les contenir en soi, en étant plus vaste qu’elles. Etes-vous le contenu de vos pensées, ou le contenant (la conscience qui les contient) ? Ne seriez-vous pas la bouteille (le contenant) qui contient les pensées, et pas seulement le liquide contenu dans la bouteille… Vous êtes peut-être la conscience au-delà des contenus de cette conscience. Vous êtes certainement ce qui est conscient des pensées, des émotions, et des sensations.

Qu’est-ce que c’est, qui est conscient de vos pensées, si ce n’est pas vous, justement ? Et si vous êtes ce qui est conscient de vos pensées, alors vous n’êtes pas réduit à ces pensées, pas plus que les autres choses dont vous êtes conscient : vos émotions, et vos sensations. Ainsi, puisque le « moi » que vous croyez être : vous en êtes conscient aussi… c’est que vous ne l’êtes pas non plus ! Mais c’est à chacun de voir cela pour soi-même. Il n’y a pas à en discuter et à argumenter avec le mental à propos de cette expérience intime. Vous le voyez ou bien vous voyez autre chose et cela est votre expérience, indiscutable ! Aussi frustrant et déstabilisant que cela puisse paraître, il ne peut pas y avoir de débat à ce propos. C’est d’ailleurs beaucoup plus léger comme ça ! Toujours est-il que dans cet état de présence, qu’on peut juste explorer au fur et à mesure qu’il se déploie, à son rythme, à sa manière, il se passe quelque chose en soi qui est très intéressant en coaching. C’est que cet état de présence (que vous êtes) est contagieux, qu’il irradie en quelque sorte et contamine positivement votre client. Quand vous êtes dans cet état de présence à vous-même, à l’autre et à la situation, cela invite le client à vous rejoindre dans ce même état, depuis l’intérieur de lui-même, où il mobilise naturellement ses propres ressources de lucidité et de sérénité. Cet état vous n’y entrez pas pour « faire » quoi que ce soit en rapport avec le client, vous le « faîtes » parce que c’est votre nature (et en ce qui vous concerne : c’est aussi votre job !). Cela permet à la situation de se clarifier d’elle-même, de se desserrer, de devenir elle aussi plus vaste et beaucoup moins grave et dramatique qu’elle n’apparaissait antérieurement. Dans cet état de présence partagé, on peut facilement prendre de la distance par rapport aux émotions liées aux enjeux, parce qu’elles apparaissent comme des contenus, des phénomènes passagers et de moindre importance. Dans cet état de présence, même un dragon passant dans le ciel et semant la terreur derrière lui, ne ferait que passer dans le champs de votre conscience, et ne serait pas plus important qu’un nuage qui apparaît, puis disparaît, tandis que vous êtes là et que ses flammes ne brûlent pas le ciel que vous êtes…

Prendre contact avec votre prochain superviseur

Il paraît que c'est toujours "maintenant" le meilleur moment pour se mettre en chemin vers l'excellence ! Prenez donc contact par téléphone. En une demi-heure, nous verrons ensemble quelle valeur devrait créer pour vous un dispositif de supervision, pour vous aider à progresser dans votre art du coaching. Faire décoller votre business, créer votre prochain client, optimiser vos séances, la supervision va vous faire cranter en avant d'une manière significative.

Notre premier échange en mode supervision ?

Qui est là, quand vous êtes là ?

Qui est là, quand vous êtes là (dans cet état de présence) ? Qu’est-ce que la Présence, qui se manifeste, en quelque sorte, quand vous cessez de penser pour être enfin là, calme et clair ? On ne sait pas ! Mais ce qui est sûr c’est que c’est là quand vous êtes là, que cela respire, cela est conscient, cela vit, cela connaît, cela aime… et cela coache ! Votre mental, lui, ne peut pas « comprendre » (il ne peut comprendre, c’est-à-dire «prendre en soi », contenir ce qui est plus vaste que lui et le contient), mais vous, vous comprenez : vous êtes ! Vous êtes quoi ? Encore une fois, le mental ne saurait pas dire. Mais vous ne le laissez pas s’en préoccuper. Puisque vous êtes là, vous n’en avez pas besoin, il ne peut rien vous « arriver ». Dans cet état de présence, il ne vous arrive que vous-même ! Et quand vous êtes là, votre mental est un peu comme un chaton que sa mère attrape par le cou, il est un peu comme anesthésié… Dans cet état de présence à l’instant présent, vous êtes avec votre client, profondément à l’écoute, mais avec légèreté, sans gravité, sans pesanteur, sans concentration excessive.

Caractéristiques de l’état de présence

Dans l’état de présence à vous-même :

Et depuis cet état de présence à l’instant présent, parfois, quand c’est le moment, vous renvoyez quelque chose à votre client. A la limite, ce n’est plus tellement vous qui coachez. Cela se met à coacher à travers vous. Vous êtes en quelque sorte témoin du coaching qui s’opère en vous à l’attention du client. Vous voyez votre « moi » mettre en oeuvre des techniques au service de l’objectif du client, vous vous voyez l’inviter à se voir, mais vous n’êtes pas projeté en avant comme un boulet de canon, à fond dans la relation, à fond identifié à votre rôle. Vous voyez votre personnage de coach extérieur mettre en oeuvre ses techniques professionnelles, tout en étant profondément en-dedans de votre corps, engagé dans la relation depuis l’intérieur de vous-même. C’est en vous orientant honnêtement vers cet intérieur-là que vous rencontrez le client, s’il vous rejoint à l’intérieur de lui-même. Pas besoin de se regarder dans le blanc des yeux pour cela (du coup le coaching se passe très bien aussi par téléphone). En fait, il n’y a pas grand chose à voir à l’extérieur, ce qui compte se passe surtout à l’intérieur. « On ne voit bien qu’avec le cœur » disait le Petit Prince de St-Exupéry… Il n’avait peut-être pas tort ?

Deux positions de présence à l’instant présent

Il y a deux positions et qualités de présence en coaching. Nous y avons déjà fait allusion, mais jetons-y un coup d’oeil et regardons en nous-même ce que cela nous inspire pour notre pratique…

Disons tout de suite que la seconde position est la grande clé pour être coach et cesser en quelque sorte de « faire » du coaching. Depuis cette qualité de présence en coaching, le coaching se fait à travers vous, presque malgré vos maladresses. C’est important si on veut maîtriser un art, de savoir comment orienter son attention, où prendre appui en soi, pendant qu’on pratique, et quels mécanismes sont en jeu dans l’effet coaching. Vous ne trouvez pas ? En fait, le coach fait sans cesse des allers et retours entre la périphérie et le centre de soi-même, pour accueillir et voir la globalité du système client. Il investit ces deux plans, simultanément et tour à tour. Evidemment, s’il sait faire cela consciemment, c’est beaucoup plus puissant et efficace, et on peut commencer à parler de maîtrise de l’art du coaching

Enraciner la présence à l’instant présent

L’enracinement dans le corps est un moyen de se relier à l’instant présent (voir l’article : s’enraciner ). C’est probablement aussi un effet de l’enracinement dans la profondeur de l’être. Mais ceci n’est pas à prendre à la lettre, parce que vous avez le corps que vous avez, lui-même tributaire de votre trajectoire de vie jusqu’ici, à laquelle vous ne pouvez plus rien changer. Ainsi, selon que votre structure corporelle est élancée ou massive, vous n’aurez pas le même style d’enracinement dans le corps, et vous n’y pouvez rien changer ! Remarque : Il s’agit de s’enraciner dans le corps, mais pas forcément d’enraciner le corps dans la terre, comme dans les arts martiaux. En effet, si vous pratiquez yoga, le qi-gong, la méditation ou les arts martiaux externes, vous vous serez certainement entraîné à abaisser le centre de gravité de votre corps, pour bien enraciner le corps dans la terre. Cela vous donnera probablement une bonne stabilité pour faire face à des poussées de vos partenaires de jeu, mais cela ne fera pas de vous un meilleur coach pour autant… L’enracinement dont nous parlons à propos du coaching est plutôt un enracinement dans la profondeur de votre être, au-delà de votre rôle, de votre image et de l’imposture de la personnalité sociale. Il s’agit de vous enraciner dans votre authenticité de l’instant, y compris si elle s’exprime dans un corps fatigué et faiblement vital. Dans ce cas, vous êtes vraiment enraciné dans votre être (au lieu d’être projeté en avant dans vos pensées) et pourtant votre corps, lui, n’est pas enraciné dans la vitalité autant qu’il pourrait l’être si vous lui donniez toute votre attention au quotidien. Les deux types d’enracinement (dans l’être et dans le corps) sont peut-être liés, mais ce sont tout de même deux choses différentes. Je tenais à le préciser, sinon on pourrait mettre d’office au rebut tous ceux parmi les coachs du marché, qui ne sont pas devenus des maîtres de la présence dans le corps à travers une longue pratique des arts corporels…

Enracinement dans la conscience

Personnellement, je préfère un peu plus d’ouverture et de tendresse envers nous tous, et j’opte pour un enracinement dans l’essence plutôt qu’un enracinement exclusif dans les fondations du corps. Mais je ne dis pas qu’une présence au corps n’est pas un outil formidable dans la pratique du coaching, bien au contraire. Je dis même que l’attention accordée aux sensations corporelles pendant le coaching est une grande clé pour s’ancrer dans l’être profond et laisser la Présence prendre sa place aux manettes du coaching… Pour le dire autrement une nouvelle fois, c’est comme si vous pouviez prendre appui sur deux espaces en vous même :

Présence à l’instant présent et insight

Nous parlerons bientôt des niveaux d’insight (ou niveaux de prise de conscience) qui peuvent survenir dans un coaching puissant. L’insight qui provoque le changement le plus puissant est l’insight de niveau 4, celui qui prend son inspiration dans une écoute des reflets systémiques et invite le client à se voir fonctionner dans la relation ici et maintenant avec son coach, en relation avec le cas sur lequel il travaille pendant la séance. Cet insight n’est donc accessible que si le coach investit la profondeur de l’instant présent et invite par là même le client à le rejoindre dans ce niveau d’intimité et de profondeur de la relation. On dit parfois que pour cela, le coach doit savoir lâcher prise. C’est vrai. Mais comment lâcher prise si on ne prend pas d’abord appui sur un niveau plus profond ? Si on lâche prise, sans un appui…on tombe, rien de plus, pas de miracle ! C’est cela qui effraie et empêche de lâcher prise. Dans les formations au coaching, nous vous entraînons à vivre l’expérience que vous ne pouvez pas tomber, parce que vous êtes toujours là, en arrière plan. Si vous lâchez l’avant plan, si vous quittez la tête et ses pensées, il ne se passe rien de grave, vous ne tombez pas, vous investissez juste l’arrière de vos appartements intérieurs. Vous ne pouvez prendre appui que sur ce que vous êtes vraiment, maintenant, et c’est tout (présence à soi-même). Et peu importe le résultat, dont vous n’êtes d’ailleurs pas responsable, même s’il est contractuel. Vous ne le portez pas,. C’est le travail et la responsabilité du client que d’atteindre l’objectif du coaching. Vous, vous devez justement lâcher prise sur le résultat et vous concentrer sur maintenant, pour bien accompagner votre client… Ce n’est qu’ainsi que vous serez présent, et « modéliserez le comportement cible »

En résumé :

1- C’est la qualité de votre Présence à l’instant présent, votre enracinement dans votre propre corps, qui permet puissamment l’insight du client, lequel lui ouvre des perspectives nouvelles et le fait déboucher sur les solutions qu’il souhaite mettre en oeuvre pour atteindre des résultats en rupture. 2- C’est la structure de votre coaching qui permet au client de se sentir confortable et d’investir tout l’espace de son coaching, parce qu’il comprend ce à quoi vous l’invitez. En voyant bien le fil rouge, il peut en suivre les étapes, il peut même se payer le luxe de digressions, et vous pouvez vous les lui accorder parce que la structure est claire et ne vous quitte pas. Elle est donc toujours accessible, comme une rampe d’escalier, qui rassure et conforte le système. Vous retrouverez votre chemin sans problème une fois refermées les parenthèses ouvertes… 3- C’est le contrat de coaching, qui justifie et permet ce travail un peu « artificiel » qu’est le coaching (artificiel : parce que pas ordinaire, même s’il ne s’y passe rien que de très naturel au sein de la relation de coaching).

Comme vous le voyez : enracinement, structure, contrat est un enchaînement de mots qui relèvent de la symbolique de la Terre, qui illustre l’importance du cadre en coaching. Nous développerons amplement ces différents points dans un prochain chapitre dédié à la l’énergie de la Terre dans notre méthode de coaching en 4 temps.

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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