Aujourd’hui, je vous propose de faire un exercice de coaching individuel sur un cas réel et récent. Je vais vous raconter des bouts d’une séance de supervision, intercalés avec des questions, pour que vous puissiez vous interroger sur la manière dont vous vous y prendriez pour créer de la valeur pour le client, si vous étiez à la place de son coach. Ensuite, je vous dirai ce que j’ai fait, pourquoi je l’ai fait, et ce que cela a donné. Au passage, nous partagerons quelques coups de projecteur sur les croyances limitantes et la façon de les recadrer. Début de la séance :

Exercice de coaching : A ce stade de la séance, quels sont vos réflexes de coach ?

Se tromper n’est peut-être pas si grave !!!! Mais, même si le client est d’accord pour faire ce travail de recadrer une croyance limitante, il faudra d’abord reconnaître et valider ensemble les bénéfices réels qu’il y a à ne pas vouloir se tromper. Le client est évidemment conscient d’être handicapé avec cette crainte irrationnelle, qui l’empêche de décider de façon simple. Pourtant, il n’est pas forcément gêné de la même manière pour les décisions importantes de sa vie, qu’il peut objectiver, analyser tranquillement, et prendre à bras le corps pour les traiter. Non, ces décisions-là, il arrive plutôt bien à les prendre. Il s’agit plutôt des mini décisions du genre : « j’ai envie d’écrire un article sur mon blog mais je ne sais pas par quoi commencer… et du coup, je ne fais rien tout de suite, je reporte, je le vis mal, je m’en veux… j’aimerais pouvoir juste m’y mettre et voilà. Ce serait simple, j’aurais une idée, je la mettrais en oeuvre et c’est tout. Au lieu de cela, je vis un certain embarras, qui se traduit par une certaine inertie… Les choix simples pour d’autres sont compliqués pour moi, et me prennent beaucoup de temps et d’énergie… » On imagine bien que cette personne est motivée pour recadrer cette croyance qui lui coûte cher. Mais il faut reconnaître que les motivations inconscientes qui la poussent à ne pas décider par peur de l’erreur et du jugement sont plus fortes que son désir de prendre une décision simple rapidement. Il serait donc tactiquement judicieux de reconnaître ces motivations, d’entendre leurs voix et les prendre en compte dans la nouvelle stratégie de comportement que le client va se choisir. Sinon on se doute bien que la stratégie sera mise en échec par ces motivations fortes. Cette personne a besoin de sécuriser ses décisions, en y voyant clair sur les enjeux et les options. A défaut, elle reste dans la confusion et s’enlise dans les détails de la complexité qui l’assaillent, et elle n’avance pas, ne prend pas de décision ! Ce besoin de clarification, de simplification, et de réassurance est bien légitime. Il va falloir d’abord le reconnaître et en tenir compte… Exercice de coaching : Comment feriez-vous cela ?   Parfois, les comportements paraissent contradictoires et incohérents ! Et pourtant…

Et si c'était le moment pour vous lancer ?

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Allez hop, c'est parti !

Exercice de coaching : Comment valideriez-vous les motivations positives du client ?

… alors même qu’elle souhaite se débarrasser de cette difficulté à choisir qu’elle vit comme un frein qui l’empoisonne ! Vous pourriez par exemple proposer la question suivante : « Quels sont les bénéfices qu’il y a pour vous à ne pas prendre de risque et reporter les décisions incertaines ? ». La personne va d’abord être décontenancée par cette question qui lui paraît un contre sens : « Il n’y a pas de bénéfices, puisque précisément cela me coûte beaucoup… ». Insistez, en position basse, avec chaleur et enthousiasme… « Il doit bien y avoir un bénéfice pour vous, sinon vous n’agiriez pas ainsi. Peut-être que cela vous a protégé parfois de certaines erreurs ? » Cette personne a de bonnes raisons d’avoir mis en place cette stratégie d’ajournement et de procrastination. Elle se perd dans des détails qui la prémunissent d’une action trop rapide, elle se donne ainsi les moyens de murir et de laisser maturer ses projets. Alors, certes ce n’est pas aussi « performant » que ce qu’elle voudrait en se comparant à je ne sais quel standard d’efficacité, mais c’est son écologie à elle et jusqu’iici ça ne lui a pas trop mal réussi, puisqu’elle est encore en vie, et qu’elle a le courage même de remettre en question ce mode de fonctionnement. N’allons donc pas jeter trop vite le bébé avec l’eau du bain !   Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain   Creusons encore ce cas avec cette personne :

Exercice de coaching : Quel plan de séance imagineriez-vous à ce stade pour accompagner cette personne vers le résultat qu’elle souhaite. Exercice de coaching : D’ailleurs, vous souvenez-vous de la formulation exacte de son objectif ? 🙂 Nous avons d’abord pris l’exemple de quelques situations d’indécision, que nous avons examinées ensemble pour lui permettre de dégager avec aisance une décision bien sécurisée. La personne a ri plusieurs fois, en reconnaissant que ce n’était pas bien compliqué en fait… J’ai perçu qu’elle se sentait peut-être presque « honteuse » d’avoir eu besoin de passer du temps en coaching pour prendre de si petites décisions, qui lui paraissaient finalement si évidentes après coup. Alors, tout en riant avec elle de manière complice et sans jugement, je lui ai proposé de modéliser comment nous étions parvenus ensemble à ce résultat qu’elle jugeait satisfaisant. Elle a donc retracé le chemin emprunté et repéré que les questions proposées lui avaient permis de décomposer la complexité en éléments simples (listant quelques alternatives pour l’inviter ensuite à choisir la meilleure selon ses propres critères), de prendre des repères extérieurs (du benchmark pour choisir un tarif de journée à sa formation), etc… (peu importe ce chemin qui lui appartient et a fonctionné pour elle cette fois-là). Puis je lui ai proposé d’appliquer cette méthode qui venait de fonctionner sur deux cas concrets, à une troisième situation de son choix, mais cette fois-ci en sollicitant l’accompagnement de son propre coach intérieur (au lieu de travailler avec mes questions de coach externe). Ce qu’elle a fait, pour trouver le titre d’un article à écrire, me permettant de la rejoindre en co-construction d’idées de titre, puisque le processus de la séance était pris en charge par son coach intérieur, qui nous proposait les bonnes questions (comment verrais-tu ce titre ? Serait-il court ou long ? Serait-ce une question ou un conseil ? Serait-il provocateur ? Etc…). Elle a trouvé une dizaine d’options immédiatement et a ensuite choisi simplement celle qui lui plaisait le plus. elle venait d’intégrer l’apport externe de son coach intérieur, débloquant son système d’indécision pour lui permettre de prendre des décisions facilement sur des petits sujets, à titre d’exemples. Bien sûr, ce travail n’est pas miraculeux, et il ne suffira peut-être pas à tout résoudre ce cas de bloquage en une seule fois, mais avec un peu de travail personnel, ce client va muscler son coach intérieur et rapidement apprendre à décider plus vite.

Exercice de coaching : modélisation de la séance

Enfin en modélisation de notre travail, je lui ai proposé de solliciter son propre superviseur intérieur, en repassant en revue les différentes étapes de la séance, puis en schématisant ce qui avait provoqué le déblocage. Ainsi ce travail de supervision a pu renforcer son coach intérieur en lui montrant bien comment recommencer dans d’autres situations…. Je lui ai ainsi proposé de visualiser les aspects d’elle-même, à l’oeuvre dans cette situation de bloquage :

Ensuite je lui ai proposé de positionner son coach intérieur dans le schéma :   Enfin, nous avons visualisé ensemble comment ce coach intérieur allait puiser les ressources de la terre, pour rassurer l’eau et permettre au feu d’accomplir son travail… (Vous m’excuserez ce jargon, mais si vous êtes familier de nos écrits, vous savez que c’est notre façon de travailler. Vous trouverez sur ce site de nombreuses références aux 4 éléments).         Résumons :

  1. Définition de l’objectif
  2. Validation de la croyance positive sous-jacente à la croyance limitante
  3. Deux exemples d’indécisions résolues à l’aide d’un accompagnement simple
  4. Proposition d’intégrer cette méthode, en se l’appliquant à une troisième situation mais sans l’aide du coach extérieur, uniquement avec les questions du coach intérieur
  5. Modélisation des apports de la séance avec visualisation des différents protagonistes de la situation, pour faire exister et positionner le coach intérieur dans le schéma de fonctionnement de la personne

Paul Devaux

Coach professionnel

Depuis 25 ans, Paul pratique le Coaching professionnel en entreprise, dans une approche systémique. Accrédité à la Société Française de Coaching en 2008, il est également formateur et superviseur de Coachs depuis 2010. Egalement fondateur d'une école de coaching (voir NRGY-trainig.fr).

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